Audrey Hernandez

La solitude est une thématique qui fait couler beaucoup d’encre. Elle est une seconde nature pour certains, un calvaire à vivre pour d’autres et certaines personnes oscillent entre ces deux états. Bref, elle est plus que présente. L’avènement du numérique, les crises économiques et sanitaires de ces dernières années l’ont mis sur le devant de la scène. Nous y sommes tous confrontés un moment ou à un autre de nos vies. Pour certains HPI, le sujet est différent. Être seul est un besoin, un état nécessaire à leur bon fonctionnement. Nous allons dans cet article définir ce qu’est la solitude avant d’essayer de comprendre comment nous pourrions conjuguer HPI et solitude.

Au sommaire : 

  • La vision de la solitude par la société
  • La solitude : un sentiment caractéristique du HPI ?
  • Focus sur la femme HPI et la solitude

La solitude vue par la société

Tout d’abord, le fait d’être seul et de se sentir seul sont deux notions différentes. La principale distinction entre isolement et solitude est la perception que l’on en a. Globalement, on peut dire que l’isolement est un état de fait qui se caractérise par un manque d’interactions sociales régulières. La solitude est plutôt une émotion, un ressenti qui peut d’ailleurs être présent même si on est entouré. 

La qualité des interactions sociales 

Comme on vient de l’expliquer, la solitude peut être ressentie sans être forcément isolé socialement. Ici, ce n’est pas la quantité des interactions qui prime, mais bien leur qualité. Par exemple, maintenir des liens par le biais des réseaux sociaux peut ne pas suffire si les interactions perdent en qualité. Par ailleurs, on constate également que ces mêmes réseaux sociaux ont tendance à augmenter le sentiment de solitude.

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La phobie de la solitude

La peur de la solitude est alimentée en grande partie par l’incapacité de notre société moderne à lui faire de la place. L’adhésion à un groupe est souvent considérée comme une preuve de réussite. Avoir des agendas remplis, ne jamais être seul, toujours être dans l’action : la solitude est souvent LA bête noire à fuir coûte que coûte.

Le sentiment d’être différent du zèbre

Revenons-en au HPI. L’une des plus grosses difficultés du zèbre est son sentiment de décalage. Un esprit qui pense vite et différemment, des émotions intenses et profondes, des valeurs fortes, etc. Toutes ses caractéristiques ne font que renforcer ce sentiment de solitude. Voyons plus en détail comment il se manifeste chez le surdoué.

La solitude : un sentiment caractéristique du HPI ?

Chaque zèbre est unique et le HPI n’est pas forcément synonyme de difficultés sociales. Certains profils ne vont pas ressentir la solitude et d’autres vont plutôt la subir. Pour d’autres encore, ce sujet est tout simplement inexistant !

L’isolement du zèbre

Comme expliqué précédemment, c’est le sentiment de décalage qui nourrit principalement l’isolement du zèbre. À cela d’autres raisons peuvent aussi s’ajouter : 

  • Ne pas comprendre le fonctionnement des autres et donc des codes sociaux.
  • Être dans la suradaptation pour compenser les difficultés sociales.
  • Ne pas être stimulé intellectuellement par les mêmes choses que les autres.
  • Etc.

Nous parlons jusqu’à présent de ce sentiment de solitude qui fait souffrir, celui qui appuie sur des douleurs et des blessures, mais qu’en est-il de son autre aspect ? Celui qui est nourrissant, réparateur et régénérateur ? 

La solitude du zèbre

Le besoin de s’isoler est une caractéristique commune à de nombreux zèbres. Cette solitude est positive parce qu’elle est choisie et ses bénéfices sont nombreux.

Le repos

Les périodes de repos sont salvatrices lorsque l’on a un cerveau qui analyse tout, tout le temps. Ajoutez au HPI une dose d’hypersensibilité et vous obtiendrez en plus des fulgurances intellectuelles, un capteur d’émotions, d’informations et de stimuli extérieurs. Bref, le cerveau HPI est sans cesse en surexcitation. Les moments de repli sont nécessaires non seulement pour qu’ils puissent digérer les informations qu’il capte, mais également pour faire redescendre la pression.

La créativité

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La créativité du HPI est sans doute une autre raison qui explique son besoin de solitude. Souvent, les périodes de solitude sont le seul moment où le cerveau se permet de fonctionner à son plein potentiel. La solitude est donc ici recherchée pour ne pas être « parasité » par l’extérieur et exprimer cette part de créativité.

Focus sur la femme HPI et la solitude

On va s’attarder sur 2 points propres à certaines femme HPI : la solitude amoureuse et le besoin de solitude dans la vie de couple. Ces deux points sont importants, car ils vont à l’encontre du modèle féminin conçu par la société. Je m’explique !

La solitude amoureuse de la femme HPI

Les femmes à haut potentiel (HP) ont souvent une soif d’absolu, un besoin de réconfort et de reconnaissance dans leur relation amoureuse. Ce qui explique peut-être qu’elles aient souvent du mal à trouver un partenaire de vie. C’est ce que j’appelle la solitude amoureuse. Lorsqu’elles se sentent différentes, « trop » ou pas à leur place, elles peuvent éviter les situations qui pourraient leur permettre de rencontrer des partenaires. 

De la même manière, la femme HPI déroute les autres par : 

  • Son hypersensibilité, 
  • Sa réactivité émotionnelle, 
  • Son intellect 
  • Et sa rapidité d’analyse.

Elles expérimentent souvent cette idée que les femmes intelligentes font peur aux hommes. Elles sortent des cases et de cette image « lisse » attribuée à la gent féminine.

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Le besoin de solitude de la femme HPI en couple

Le partenaire de la femme HPI doit « dealer » avec ses contradictions. Elle peut à la fois avoir besoin de solitude, d’espace pour Être pleinement, tout en se sentant soutenue, rassurée et entourée par l’autre. Ce besoin n’est pas toujours compris. Il va aussi à l’encontre de l’idée qu’une femme se doit d’être dévouée à sa famille et doit donc passer ses besoins au second plan.

Pourtant, avoir cet espace, ces moments de solitude sont souvent la clé pour apaiser cette intensité qui lui est si caractéristique. Cela peut d’ailleurs être un défi à relever dans sa vie de couple : trouver le juste équilibre entre intensité et solitude.

Le HPI et la solitude ne sont pas forcément destinés à être en confrontation. Accepter et accueillir son besoin d’être seul fait partie intégrante de la connaissance de soi. C’est aussi un moment de reconnexion, un espace qui permet de faire un bilan sur ses choix. Finalement, la solitude est une des solutions possibles pour mieux vivre sa douance. D’ailleurs, le retour à soi, de manière générale, est souvent la clé pour gagner en sérénité. Le coaching fait également partie de ces solutions. Son objectif est différent, car il appelle à l’action, au mouvement. Découvrez-en plus à son sujet juste ici.