Suis-je obligée de dire que je suis HPI ?
Découvrir sa douance est souvent un déclic. Ce mot vient enfin mettre du sens sur des ressentis, des expériences, des comportements et sur toutes ces choses qui nourrissent ce sentiment de décalage qui nous habite depuis toujours. Partagé entre excitation, doute et peur, il est normal de vouloir dévoiler cette information aux autres. Est-ce une si bonne idée ? Suis-je obligée de dire que je suis une femme HPI ?
Au sommaire :
- À la famille ?
- Aux amis ?
- Au premier « date » ?
- Pendant un entretien d’embauche ?
À la famille ?
On le sait, la douance est héréditaire. Alors, de qui ai-je hérité mon atypisme ? En plus d’être légitime, cette question permet de retracer l’histoire de sa vie en y incluant ce nouvel indice : le HPI. On peut alors réexaminer des événements ou des comportements et peut-être en avoir une meilleure compréhension (ou pas, bien entendu !). Découvrir sa douance, c’est un peu comme déchiffrer enfin cette variable qui était jusque-là inconnue ! Cela peut être effrayant, excitant, anxiogène ou même bouleversant, mais cela ouvre définitivement un nouveau champ.
Il faut le savoir, partager cette annonce peut être bouleversant aussi pour votre entourage, et ce, pour plusieurs raisons :
- Ils sont concernés, en sont conscients et ne souhaitent pas en savoir plus,
- Ils sont concernés, n’en sont pas conscients et ne sont pas prêts à faire face à cette facette d’eux-mêmes,
- Ils sont concernés et le découvrent grâce à votre histoire,
- Ils ne sont pas concernés et ne comprennent pas ce qu’est le HPI,
- Ils ne sont pas concernés et ont des à priori sur le sujet,
- Etc.
Mon conseil ? Digérez d’abord cette nouvelle et faites vos propres recherches avant de vous décider à annoncer ou non cette nouvelle.
Aux amis ?
Parce qu’on se rapproche souvent de personnes qui nous ressemblent, il y a de fortes chances que certains de vos amis soient HPI. De la même manière que l’annonce à la famille, celle aux amis peut aussi faire l’effet d’une bombe. Pour toutes les raisons citées précédemment, mais également parce qu’elle peut créer une impression de supériorité et donc d’infériorité.
Elle peut réveiller un manque de confiance ou d’estime de soi, et ce, généralement à cause d’une méconnaissance du haut potentiel. La douance est victime de nombreux préjugés. Sa médiatisation récente a eu pour conséquence de la considérer comme un effet de mode. Ces idées reçues peuvent alors réserver à cette annonce un mauvais accueil.
Une fois de plus, plus on est préparé à expliquer simplement ce qu’est le HPI et en quoi l’apprendre a permis de comprendre son fonctionnement, plus on favorise cette compréhension chez les autres.
Au premier « date » ?
Découvrir son HPI, c’est avoir en main son mode d’emploi et la possibilité de le comprendre. Si on le décide, le processus peut d’ailleurs ne pas s’arrêter là ! En d’autres termes, le HPI n’est pas une étiquette, mais fait bel et bien partie de notre fonctionnement. Cette information revient à dévoiler une part de notre intimité. Il est alors important de s’assurer que la personne en face soit réceptive et d’autant plus si votre équilibre émotionnel est encore bancal.
De la même manière, il pourrait intéressant de se demander :
- Pourquoi ai-je envie de partager cette information ?
- Est-ce que cela favoriserait la création d’une conversation plus « profonde » ?
- Ai-je envie de partager cette donnée avec cette personne ?
- Comment réagirais-je si cette personne n’était pas réceptive à cette information ?
Il n’y a aucune obligation de partager une information aussi intime. L’inverse est tout aussi vrai. Déconstruire des idées reçues, démocratiser la douance, sensibiliser les autres et ne plus en faire un tabou, ces raisons de dévoiler sa douance sont particulièrement importantes pour certaines surdouées et tant mieux ! Le HPI a définitivement besoin de sensibilisation !
Pendant un entretien d’embauche ?
Le HPI fait timidement son entrée dans le monde du travail. Certains managers sont formés sur le sujet et les modalités de recrutement, notamment en matière de profils à recruter, s’élargissent à mesure que les mœurs évoluent. Est-ce une bonne idée de dévoiler son HPI lors d’un entretien d’embauche et voire bien plus tard à son patron ?
En observant la toile, il est évident que les avis sur le sujet divergent. Certains sont catégoriques. Parler de son HPI revient à se tirer une balle dans le pied. D’autres, au contraire, inciteraient à le dire. Selon eux, les profils atypiques seraient la perle rare recherchée par tous les patrons.
Mon avis ? Au risque de le répéter, être HPI n’est pas une étiquette. Votre CV, votre parcours, votre expérience et vos ambitions parleront pour vous. Et si vous n’êtes pas à l’aise avec l’exercice, par manque de confiance par exemple, le coaching pourrait vous être utile.
Alors, suis-je obligée de dire que je suis HPI ?
Non ! Il n’y a aucune obligation à dévoiler son HPI. Il y a, à mon sens, un temps pour tout. Les phases de découverte, d’intégration, d’acceptation sont autant d’étapes importantes à franchir avant de décider de le dire aux autres. Certains voudront se préserver et d’autres vont se sentir investis d’une mission. Puis, partager cette information peut aussi être libérateur, qu’on se le dise ! Mon conseil ? Si vous souhaitez le partager, assurez-vous de le faire avec les bonnes personnes, au bon moment et d’être suffisamment informé sur le sujet. Quel que soit votre état d’esprit, tout est juste à partir du moment où vous êtes en accord avec votre décision. Et si finalement le plus important était de se le dire à soi-même ?
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