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Les métiers de l’accompagnement : un enjeu sociétal ?

Les métiers de l’accompagnement regroupent des secteurs très différents (santé, social, éducatif, scolaire, formation, sport, etc.). Ils reposent tous sur une volonté d’autonomiser les individus. Si la définition d’accompagnement peut paraître encore floue, c’est notamment parce qu’elle se réinvente à chaque fois qu’elle est mise en application.

Tout savoir sur les métiers de l’accompagnement

Littéralement, accompagner signifie « se joindre à quelqu’un pour aller où il va en même temps que lui. ». Sur le papier, la mission d’un accompagnant repose sur une démarche de mouvement, mais qui se fait au même rythme et dans la direction désirée par la personne qui souhaite être accompagnée. Mais concrètement, comment cela se passe-t-il ? On va principalement s’attarder ici sur les « nouveaux » métiers de l’accompagnement.

  1. Quels sont les métiers de l’accompagnement ?
  2. Quel est le sens du terme accompagnement ?
  3. Quelle posture adopter en tant qu’accompagnant ?
  4. Le métier de coach de vie
  5. Accompagner l’accompagnant

Quels sont les métiers de l’accompagnement ?

Notre société de plus en plus anxiogène est un terreau fertile à la croissance de ces nouveaux métiers centrés sur l’Humain

Quand le stress créé de nouveaux métiers 

L’OMS désigne le stress comme étant « le fléau du monde occidental ». Cet état constant, devenu presque normal, est reconnu par beaucoup comme la rançon de la gloire. On n’a rien sans rien, dit le vieil adage. Si le quotidien de nos ancêtres pouvait facilement correspondre à ce vieux dicton, pourrait-on dire que nous disposons aujourd’hui d’outils nous aidant à sortir de ce schéma ?

Toujours selon l’OMS, le stress désigne une personne « dont les ressources et stratégies de gestion personnelles sont dépassées par les exigences qui lui sont posées » (OMS, Arck et al., 2001). En partant de ce constat, on peut affirmer que les médecines alternatives et les métiers axés sur le développement personnel ont l’ambition de répondre à un besoin urgent. 

Les individus sont appelés à revoir leur manière d’Être. Bien plus qu’une transformation de la vision du soi, il s’agit également d’une évolution de la relation au corps, à l’esprit, à l’environnement, à la nature et aux autres individus.

Les « nouveaux » métiers

Sont sous entendus ici les métiers qui visent à développer le bien-être, l’autonomie et donc le propre pouvoir de chaque individu. On parle donc de : 

  • Kinésiologue,
  • Sophrologue,
  • Hypnothérapeute,
  • Naturopathe,
  • Coach,
  • Phytothérapeute,
  • Réflexologue,
  • Acupuncteur,
  • Etc.

Pas si nouveaux, certains de ces métiers reposent sur des savoirs ancestraux reconnus aujourd’hui par de nombreuses personnes. Maintenant que nous avons les bases, voyons ce qui se cache derrière le concept d’accompagnement.

Photo by Neil Thomas on Unsplash

Quel est le sens du terme accompagnement ?

Comme nous l’avons vu, l’accompagnement consiste à déployer les ressources d’un individu en le reconnectant à lui-même et à son environnement direct. Si le terme d’accompagnant est utilisé par beaucoup (trop ?) de professionnels, il est important de revenir sur son sens. Qu’est-ce qui caractérise le travail d’accompagnement ?

La vision holistique de l’individu

Pour qu’un individu puisse trouver du sens dans ce dans quoi il s’engage, il est primordial de le prendre en considération dans sa globalité. L’accompagnement tel qu’il est entendu ici comprend les différents aspects qui impactent les individus :

  • Le corps,
  • Les émotions,
  • L’esprit,
  • La dimension sociale,
  • Les croyances, les conceptions de la vie et de l’être humain.

C’est cette vision holistique de l’individu qui apporte cette plus-value à l’accompagnement.

La posture de l’accompagnant

On y reviendra plus longuement un peu plus tard, mais ce point est primordial. Il relève ici de la dimension relationnelle qu’insuffle un professionnel dans sa relation avec la personne qui fait appel à lui. Pour qu’il y ait cocréation, les deux acteurs doivent être dans une interaction. Cette relation accompagnant/accompagné exclut donc tous jeux de domination

Cette posture nécessite également que le professionnel confronte régulièrement ses points de vue et ses certitudes. On parle ici du « non-savoir » qui est une des cinq sous postures de l’accompagnant selon Paul Maela (2007). Elle consiste à refuser cette place de toute puissance que confèrerait la posture d’accompagnant et de créer un plan d’action basé sur des échanges et non sur des théories.  

Quand la transformation de l’individu participe au changement du collectif

En partant du principe que l’autonomisation de l’individu participe à l’évolution du tissu social, on peut facilement comprendre l’impact de la transformation individuelle sur le collectif. L’accompagnement permet l’émergence de nouvelles solutions qui étaient jusqu’ici ignorées et donc une émancipation des modèles établis. Mais alors, comment se positionner en tant que professionnel ?

Quelle posture adopter en tant que professionnels de l’accompagnement ?

Comme nous l’avons vu précédemment, Maela Paul, docteure en sciences de l’éducation, parle de 5 sous postures de l’accompagnement et c’est ce que nous allons voir plus en détail.

La posture éthique

Cette posture est dite réflexive et critique. Elle demande au professionnel de ne pas infantiliser l’accompagnant, en se substituant à lui. En d’autres termes, il ne s’agit pas de dire ou de faire à la place de l’autre. Il s’agit donc d’opter pour une démarche qui ne soit pas liée aux notions de domination, de pouvoir ou d’imposition.

La posture éthique n’est pas facile à adopter pour tout le monde, car elle suppose de supprimer cette projection de toute puissance que l’on pourrait avoir sur l’autre. Il s’agit donc d’entendre le blocage évoqué par la personne souhaitant se faire accompagner sans basculer dans ce qu’on pourrait appeler le syndrome du sauveur.

La posture de non-savoir

Cette posture demande au professionnel de privilégier l’intelligence par le dialogue. Parce qu’il favorise la recherche de sens mutuelle, il permet une ouverture des possibilités grâce au jeu de l’échange. En écartant les certitudes, il laisse place au questionnement et abandonne les tendances à l’affirmation.

La posture de dialogue

Le dialogue suppose un échange entre deux personnes dans lequel leur double compétence est requise. Cette posture s’oppose donc à celle que l’on voit dans les relations médecins/patients ou enseignants/élèves. Elle exclut toute position ascendante. Par essence, elle implique donc l’absence totale de jeu de pouvoir.

La posture d’écoute

Ici, il s’agit à la fois d’une posture et d’une technique qui permet de valider la parole de l’autre, mais également d’interagir et d’interpeler. Le professionnel qui tient cette posture permet aux accompagnés de se questionner dans leur rapport à la réalité, en les confrontant à une conception différente de la leur.

La posture émancipatrice

Le travail en interaction est crucial. Le terme émancipateur implique d’aider l’autre à grandir. Son objectif final est l’autonomie. Cette posture exige qu’une position soit en constante redéfinition afin que le professionnel ne tombe pas dans un jeu d’aliénation. Elle est particulièrement importante pour les coachs qui seraient susceptibles de tomber plus facilement dans ce piège. Faisons donc un focus sur ce métier pour y voir plus clair.

Le métier de coach de vie

Photo by Jamie Templeton on Unsplash

De tous les métiers de l’accompagnement, celui de coach de vie est celui qui permet de libérer les individus de leurs blocages en les incitant à regarder vers l’avenir.

Le rôle du coach

Avant de détailler ce qu’est un coach de vie, il est important de rappeler ce qu’il n’est pas : un thérapeute ou un médecin. Il ne traite pas de pathologies, il ne prescrit pas de traitement et il n’impose aucune méthodologie. Son rôle n’est pas d’aller fouiller dans les blessures passées bien que celles-ci peuvent être prises en compte, selon les cas, dans la cocréation d’un plan d’action.

En revanche, le coaching est tourné vers l’avenir. Il répond à une recherche de solutions et donc au « comment arriver à un objectif précis ». Il conduit vers une totale autonomie en apportant au coaché une vision claire sur le déploiement de son potentiel et sur la responsabilisation de sa vie. Le coaching permet d’opérer une profonde transformation en le libérant de ses blocages et schémas répétitifs afin de le guider vers une reprise totale de son pouvoir.

Ma posture de coach

Chaque coach est différent, mais chaque coaching et chaque coaché le sont également. Comme nous l’avons vu plus haut, si la définition de l’accompagnement reste floue c’est exactement à cause de cette unicité. Ma posture en tant que coach est de moduler mes outils selon les besoins de mes coachés, mais également selon leurs objectifs et leur individualité.

Il est important de rappeler que la bienveillance et l’action de repousser l’autre dans ses retranchements ne sont pas deux choses incompatibles. En revanche, pour instaurer une relation saine avec un coaché, certains facteurs sont cruciaux : 

  • La confiance mutuelle, 
  • Le sentiment du coaché de se sentir suffisamment à l’aise pour exprimer ses ressentis,
  • Et l’engagement des deux parties pour atteindre l’objectif déterminé contractuellement au début de l’accompagnement. 

Ma posture est un savant mélange des cinq points vus précédemment et c’est également la vision que je transmets dans ma formation pour devenir coach de vie.

Ma formation pour devenir coach de vie

Le but de cette formation est de permettre aux personnes ayant déjà une expérience dans un métier de l’accompagnement de devenir coach de vie. En 7 heures, je transmets mon expérience du terrain, je vais droit au but. Concise, efficace et concrète, elle a été conçue pour être mise en pratique immédiatement.

À ce jour, le métier de coach de vie n’est pas réglementé par l’obtention d’un diplôme national. Si le bouche-à-oreille est primordial dans le choix de son coach (pour un coaché), il en est de même dans le choix de son formateur. Celui-ci vous transmet sa posture, son angle de travail et ses outils. Il est donc crucial que vous vous sentiez aligné à sa vision. Ce métier ne convient pas à tous. Par nature, il crée plus facilement des situations de déséquilibre. Mais alors, comment éviter ces pièges ?

Accompagner l’accompagnant

La posture éthique de l’accompagnant sous-entend que celui-ci s’interroge sur sa posture en elle-même. Cette prise de recul peut s’avérer plus complexe sans un regard extérieur. Se faire coacher est un moyen d’améliorer ses outils, sa méthodologie ou encore sa communication. Ce travail est également l’occasion de se fixer des limites en tant que professionnel, mais pas que.

Délimiter sa vie professionnelle de sa vie personnelle

L’humain est au cœur du métier de coach. C’est en toute logique que poser des limites saines est bien plus compliqué. Sans une délimitation claire entre sa vie personnelle et sa vie professionnelle, il est courant de ressentir une sensation de donner sans recevoir. Se faire coaché permet d’appréhender son métier à l’aide d’un regard extérieur. C’est également l’occasion de prendre du temps pour soi et de tordre le cou à ce vieil adage qui dit que les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés.

Évoluer ses outils de travail

Les outils de travail sont la base de l’accompagnement d’un coach. Les faire évoluer est donc une étape importante, et ce, pour deux raisons :

  • Les accompagnements évoluent en même temps que le coach évolue lui-même,
  • Les coachés sont tous uniques, ce qui convient à l’un ne convient pas à l’autre.

Confronter ses outils et sa méthodologie est un moyen efficace de toujours proposer un suivi qualitatif à ses coachés et donc d’être dans une démarche d’amélioration constante.

Les professionnels de l’accompagnement en bref

Les métiers de l’accompagnement répondent à un besoin vital de notre société moderne. Les professionnels du bien être et du développement personnel connectent l’humain à leurs ressources intérieures et à leur environnement. Puisque l’enjeu est clairement de taille, il est important que leur posture et leurs attentions soient alignées à ce besoin profond des individus.

Qu’on se le dise, ces métiers ne sont pas faits pour tout le monde. Ils nécessitent de savoir prendre du recul sur sa capacité à accompagner l’autre tout en lui laissant la place d’être le propre acteur de son changement. Ils exigent aussi de savoir se réinventer et de prendre du recul sur sa méthodologie (grâce à la supervision d’un autre accompagnant par exemple). 

Les métiers de l’accompagnement sont cruciaux à l’évolution de notre société. En retissant un lien entre le corps, l’esprit et les émotions, ils permettent par la même occasion de recréer du lien entre les individus. Il est donc important de rappeler que ces métiers forment un lieu important qui permet à notre société une ouverture vers de nouvelles perspectives.

Sources :

PAUL Maëla, « L’accompagnement comme posture professionnelle spécifique. L’exemple de l’éducation thérapeutique du patient », Recherche en soins infirmiers, 2012/3 (N° 110), p. 13-20. DOI : 10,391 7/rsi.110.0013. URL : https://www.cairn.info/revue-recherche-en-soins-infirmiers-2012-3-page-13.htm