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Quel est le lien entre zèbre et alimentation ?

« Manger ses émotions », c’est sans doute une notion qui vous est familière. Plusieurs études ont en effet démontré un lien entre les troubles du comportement alimentaire (TCA) et les émotions. Selon elles, celles-ci jouent un rôle clé tant dans le développement que dans l’entretien d’un TCA. Elle touche plus les femmes que les hommes (notamment en ce qui concerne l’anorexie) et est reconnue comme étant particulièrement complexe et multifactorielle. Mais alors, qu’en est-il pour la femme HPI ? Est-elle plus encline à être touchée par les TCA ? Quel lien la science reconnaît-elle entre le HPI et le TCA ?

Tout savoir sur le HPI et le TCA

De nombreuses études sur les TCA ont permis de comprendre le processus de régulation émotionnelle des sujets atteints par ce trouble. Peut-on dire que parce que certains profils atypiques sont sujets à un déséquilibre émotionnel, qu’ils proposent alors un terrain fertile aux TCA ? C’est ce que nous allons tenter de décrypter.

  1. Qu’est-ce que le TCA ?
  2. Les différents types de TCA
  3. Les facteurs à risques du TCA
  4. Le lien entre le HPI et le TCA

Qu’est-ce que le TCA ?

Les TCA sont des troubles chroniques de conduite alimentaire. Ils regroupent entre autres la boulimie, l’anorexie mentale et l’hyperphagie boulimique. Leur impact est considérable tant sur la santé physique que sur la qualité de vie affective, sociale et professionnelle des personnes atteintes de TCA. Parce que ce trouble est mal connu, tous les facteurs déclencheurs n’ont pas tous été mis en lumière. On considère toutefois que les principaux sont :

  • Le terrain biologique ou génétique,
  • Les régimes alimentaires stricts,
  • La puberté,
  • Les modifications hormonales, 
  • Les évènements de vie stressants,
  • Les déséquilibres biologiques induits, 
  • Les bénéfices psychologiques ou relationnels.

Si les TCA se manifestent généralement à l’adolescence et principalement chez les femmes, ils peuvent également se manifester chez les hommes, pendant l’enfance ou à l’âge adulte. Chaque profil est unique, c’est pourquoi le suivi et les soins associés aux TCA doivent s’adapter aux facteurs individuels.

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Les différents types de TCA

Le DSM-5, le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, recense plusieurs catégories de troubles du comportement alimentaire.

L’anorexie mentale

Elle implique une restriction alimentaire. L’anorexie mentale répond à une peur intense de grossir et donc de ne pas correspondre à l’apparence physique normée par la société. Elle se développe généralement chez les femmes, et particulièrement après la phase de la puberté. Ce TCA dévoile une altération de la perception de l’image du corps. Il existe deux types d’anorexie :

  • L’anorexie restrictive (la plus répandue),
  • L’anorexie purgative (avec des crises de boulimie et de vomissement).

Selon certains professionnels, dont le Dr Filsnoël, l’anorexie est la pathologie psychiatrique la plus mortelle. Elle présente en effet un nombre important de risques suicidaires et de complications liées à la dénutrition (notamment cardiaques).

La boulimie

Ce trouble se traduit par l’ingestion rapide d’un volume de nourriture largement supérieur à la normale. De manière compulsive ou ritualisée, les crises de boulimie sont souvent associées à un sentiment de culpabilité et de perte de contrôle. Le nombre de crises par semaine est un moyen de définir la sévérité du trouble. Celui-ci peut être associé à d’autres addictions et peut facilement passer inaperçu aux yeux de l’entourage proche.

L’hyperphagie boulimique

L’hyperphagie boulimique désigne des crises de boulimie récurrentes et incontrôlées. Ce qui différencie ce trouble de la boulimie est l’absence de comportements compensatoires. Les personnes souffrant de boulimie vont en effet généralement tenter de neutraliser leur poids (jeûne, pratiques sportives excessives, etc.). Ici, ce n’est pas le cas et ce trouble est encore trop souvent confondu avec l’obésité.

Les troubles des conduites alimentaires non spécifiés

Ce terme est utilisé pour qualifier les troubles qui ne répondent pas précisément aux critères des TCA cités ci-dessus. Les professionnels de soin peuvent, par exemple, l’utiliser lorsqu’ils ne disposent pas de tous les éléments nécessaires pour établir un diagnostic précis de TCA. Parmi eux, on retrouve :

  • Le mérycisme qui désigne une régurgitation ou une re-mastication excessive qui peut durer des heures,
  • L’hyperphagie nocturne est une prise alimentaire excessive et non contrôlée pendant la nuit qui peut se produire de manière inconsciente (lors d’un état de demi-sommeil),
  • La potamie est un besoin irrépressible de boire en très grande quantité de l’eau ou de l’alcool (jusqu’à 10 litres, voire plus).

Depuis peu, on parle également d’un autre TCA, appelé l’orthorexie. Il désigne le désir de se nourrir uniquement d’aliments « sains ». En présence d’aliments dits « malsains », la personne souffrant de ce trouble peut alors vivre un état d’anxiété ou d’angoisse.

Le lien entre le HPI et le TCA

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Comme vu précédemment, la régulation des émotions est un point central de la compréhension du TCA. Si ce paramètre de régulation des émotions peut être une caractéristique de la douance, il est important de rappeler qu’il ne concerne pas tous les zèbres. 

La régulation émotionnelle des HPI

Dans sa thèse publiée en 2020, Valentine Galantai, psychiatre au CHU de Nantes, présente une étude qui dévoile la prévalence des TCA auprès d’adultes HPI. Sur ces 96 adultes HPI interrogées :

  • 7,3 % d’entre eux souffrent d’anorexie mentale,
  • 9,4 % de boulimie nerveuse,
  • Et 4,2 % d’hyperphagie boulimique.

L’étude précise que le TCA n’est pas statistiquement associé au fait d’appartenir au groupe TDAH ou syndrome Asperger. Son hypothèse est donc la suivante :  le trouble du comportement alimentaire est une tentative de régulation émotionnelle chez les HPI.

Les émotions : facteur clé du TCA ?

Plusieurs recherches ont donc mis en évidence le lien possible entre émotions et alimentation. D’autres ont mis en lumière les conséquences du stress sur nos comportements alimentaires. Des études sur la confusion entre faim et émotions viennent également conforter cette théorie. 

Finalement, la question du lien entre HPI et TCA serait-elle réellement pertinente ? Ne faudrait-il pas parler d’émotions et de TCA. Une faille de régulation émotionnelle pourrait en effet autant être assimilée à une hypersensibilité qu’à une faible intelligence émotionnelle.

De manière générale, il est évident que les émotions sont un angle de travail primordial dans le traitement des TCA, sans nier que chaque thérapie est unique et qu’elle doit donc s’adapter à la spécificité de chacun.

Ce qu’il faut retenir sur le HPI et le TCA

Le HPI et le TCA sont deux notions qui n’ont pas suffisamment été traitées scientifiquement. Si le fonctionnement neurologique des atypiques présente un terrain fertile au développement et à l’entretien des troubles du comportement alimentaire, il existe à ce jour très peu d’études significatives sur le sujet. Quoi qu’il en soit, le processus de régulation émotionnelle est un paramètre commun à ces deux notions. Si le TCA est un trouble qui nécessite un suivi multidisciplinaire (psychologue, psychiatre, médecin traitant, etc.), la régulation des émotions chez les HPI est un sujet qui peut parfaitement se traiter en coaching. Pour en savoir plus, ça se passe ici.

Sources :

https://www.worldcat.org/fr/title/1247947046

https://serval.unil.ch/resource/serval:BIB_S_30565.P001/REF

https://www.futura-sciences.com/sante/dossiers/maladie-tout-savoir-anorexie-181/page/3/

https://www.inicea.fr/tout-savoir-troubles-du-comportement-alimentaire/TCA

https://www.inserm.fr/dossier/obesite/

https://www.inicea.fr/troubles-du-comportement-alimentaire/lanorexie/lanorexie-mentale-tout-savoir-maladie

https://www.femmes-plurielles.be/femmes-et-troubles-du-comportement-alimentaire-la-faute-a-la-societe/

https://regards-pluriels-haut-potentiel.com/personnes-a-haut-potentiel-sensibilite-ouvre-porte-aux-addictions-alimentaires/

https://nedic.ca/eating-disorders-treatment/other-specified-feeding-or-eating-disorder/

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3016382/

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