La femme HPI serait-elle plus attirée par l’entrepreneuriat ?
Trouver sa place dans l’univers professionnel n’est pas chose facile et notamment pour les personnes qui ont tendance à aller à contrecourant. Pour la femme HPI, cette tendance est décuplée. Contrairement à ce que la rumeur dit, le travail indépendant n’est pas forcément une solution miracle. Alors, est-ce que la femme HPI et l’entrepreneuriat sont un combo gagnant ? C’est ce que nous allons voir ici.
Tout savoir sur la femme HPI et l’entrepreneuriat
La voie de l’entrepreneuriat a le vent en poupe. Et parce que beaucoup ne jure que par elle, il est important de rappeler qu’il ne s’agit pas là du seul moyen de « réussir » sa vie professionnelle. Elle peut toutefois répondre à de nombreux besoins, notamment ceux déterminés par le fonctionnement neurologique de la femme HPI et c’est exactement ce que nous allons décrypter.
- L’entrepreneuse multipotentielle
- La flexibilité de l’entrepreneuriat
- Les interactions sociales de la freelance HPI
- Le syndrome de l’imposteur
L’entrepreneuse multipotentielle
Couteau suisse, touche-à-tout ou encore « slasheuse », la femme HPI a de multiples centres d’intérêt. Elle n’entre pas dans une case et peut exercer plusieurs activités simultanément. Curieuse, aimant la nouveauté, ayant une soif d’apprentissage, elle s’engage dans de nouveaux projets avec beaucoup d’enthousiasme. C’est une singularité qui ne fait pas l’unanimité et encore moins dans le monde salarial. Le freelancing répond ici à cette particularité, mais elle peut très bien être un frein également.
De manière générale, le surmenage est un point sur lequel les HPI doivent porter une attention particulière. Si le salariat permet potentiellement de séparer vie professionnelle et vie personnelle, l’entrepreneuriat, lui, nécessite une bonne gestion d’énergie. Le freelancing exige de s’imposer un cadre, ce qui peut ne pas convenir à tous les profils. Pour l’entrepreneuse HPI, ne pas trop se disperser peut être un vrai challenge !
La flexibilité de l’entrepreneuriat
La flexibilité qu’offre le freelancing peut être un réel atout pour la femme HPI. Modeler son emploi du temps selon son envie, son niveau d’énergie, sa biologie est définitivement un argument en faveur de cette voie professionnelle. Cette flexibilité s’étend à d’autres sphères, telles que le choix :
- Des contrats, des clients avec qui travailler,
- Des conditions de collaboration,
- De l’environnement de travail,
- Etc.
Le système hiérarchique et l’absence de transversalité sont deux raisons qui pourraient éloigner la femme HPI du salariat. Suivre des ordres, répondre à des objectifs qui ne font pas sens s’avère particulièrement complexe. Cette quête de sens est prépondérante tant chez la femme HPI que dans le choix du freelancing.
Toutefois, certaines entreprises évoluent et intègrent la transversalité dans leur management. C’est-à-dire qu’au lieu de maintenir le système hiérarchique classique, elles décident de fédérer les équipes autour d’un projet, laissant alors la place aux compétences, aux différences et à l’intelligence collective. Un bon point donc pour le salariat !
Les interactions sociales de la freelance HPI
Ce n’est pas un secret, la vie de freelance est associée à des moments de solitude. Loin d’être une ermite, la freelance doit toutefois faire l’effort d’aller chercher les intéractions sociales, par le biais d’espaces de coworking ou d’associations d’entrepreneurs par exemple.
Si à son haut potentiel intellectuel s’associe une autre atypie comme l’hypersensibilité, la femme HPI va avoir besoin d’intégrer dans son emploi du temps, des moments de calme et de retour à soi. Parce qu’ils sont indispensables à son équilibre émotionnel, ces moments vont lui permettre à la fois de se réénergiser, mais également de stimuler sa créativité. Le freelancing lui offre donc ici la possibilité de choisir et de programmer ses interactions, tout en accordant l’espace nécessaire à son besoin de solitude.
Le syndrome de l’imposteur
Le syndrome de l’imposteur n’est pas exclusif aux HPI, il est juste décuplé et notamment chez la femme. Et avec toutes les prises de risque qu’il comporte, l’environnement entrepreneurial offre à ce syndrome toute la place dont il a besoin pour se développer.
Concrètement, il décrit un sentiment de rejet du mérite lié à une activité ou à une expertise. L’accomplissement, quel qu’il soit, s’expliquera toujours par une raison extérieure.
Chez la femme HPI qui subit ce syndrome, le succès est associé à de la chance. Parce que « c’est trop facile », ou qu’elle n’a pas eu « l’impression de travailler », elle entre alors dans ce qu’on appelle le cycle d’imposture (Pauline Rose Clance, 1985). Cette théorie part du postulat que la faible estime de soi nourrit le syndrome de l’imposteur. Voici comment elle s’applique :
- Une tâche est donnée.
- Deux solutions sont possibles : le travail excessif ou la procrastination qui entraîne le travail sous pression et à la dernière minute.
- La réalisation de la tâche.
- Le dénigrement personnel.
- La faible estime de soi qui diminue encore plus.
À ce jour, il n’existe aucune étude qui établit un lien direct entre QI et syndrome de l’imposteur. En revanche, certains experts avancent l’hypothèse d’un lien entre HPI et l’effet Dunning Kruger (qui démontre que les personnes les plus compétentes ont tendance à sous-estimer leurs compétences et à l’inverse celles qui sont moins compétentes surestiment les leurs). Le fonctionnement cyclique du freelancing (alternance entre pic d’activité et période creuse) favorise les profondes remises en question. Là où la salariée a l’espace nécessaire pour partager ses doutes, l’entrepreneuse, elle, fait face, seule, aux siens.
Ce qu’il faut retenir sur la femme HPI et l’entrepreneuriat
La femme HPI et l’entrepreneuriat sont deux notions qui sont souvent associées. Ce modèle apparaît souvent comme la meilleure solution pour satisfaire l’esprit vif des zèbresses. La réponse est finalement plus nuancée que cela. Non, l’entrepreneuriat ne convient pas à tous les profils HPI.
Sans nier, le travail qu’il reste à faire sur l’intégration des zèbres au sein des entreprises, il est important de rappeler que le salariat peut, à bien des niveaux, permettre l’épanouissement d’un cerveau atypique. En d’autres termes, il est impossible de faire une généralité. Parce que chaque profil est unique, la solution idéale signifierait de créer la case qui favorise son épanouissement, tout en se laissant le choix des contraintes que l’on s’impose.
Sources :
https://sciencepop.fr/2016/07/05/leffet-dunning-kruger/
https://www.cairn.info/revue-de-l-entrepreneuriat-2010-1-page-4.htm
https://www.forbes.fr/femmes-at-forbes/comment-les-femmes-gerent-elles-leur-haut-potentiel/
https://www.cadremploi.fr/editorial/conseils/conseils-carriere/quest-ce-que-le-travail-en-remote
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