C’est quoi un Profil Atypique ?
Globalement, le terme profil atypique est utilisé dans 2 cas de figure : en management et en neuropsychologie. Ces deux domaines ne vont pas, en revanche, utiliser les mêmes définitions. Le premier fait référence à un individu qui va être hors norme de par ses centres d’intérêt, ses opinions, etc. Quant à l’autre, il va s’appuyer sur un fonctionnement cognitif et affectif différent de la norme. Une chose est donc commune, le profil atypique questionne sur la définition de la normalité. Voici quelques éléments de réponse ici.
Au sommaire :
- Qu’est-ce qu’un profil atypique ?
- Est-ce qu’un profil atypique est forcément HPI ?
- Quelles sont les particularités de la femme atypique ?
- Comment aime-t-on lorsque l’on est atypique et hypersensible ?
- Peut-on être heureux quand on est à part ?
Qu’est-ce qu’un profil atypique ?
Multipotentiels, zèbres, baroudeurs, surdoués, autodidactes ou encore « slashers », tous ces termes sont utilisés pour désigner les profils atypiques. On parle ici d’individus qui ne suivent pas un parcours traditionnel en termes d’études et de carrière. Ils ont exploré différentes voies, se sont reconvertis, ont participé à du bénévolat, pris une année sabbatique, etc.
Leur CV peut montrer une certaine instabilité professionnelle, mais leur passion pour divers centres d’intérêt est évidente. Les recruteurs peuvent considérer que leur formation et leur expérience ne correspondent pas aux normes de recrutement, mais cela ne signifie pas nécessairement qu’ils sont inaptes à occuper un poste spécifique.
Ce terme peut également s’appliquer à d’autres aspects, tels que les centres d’intérêt. Par exemple, un enfant qui s’intéresse au tir à l’arc et aux collections de timbres aura des centres d’intérêt atypiques, mais cela ne signifie pas que son fonctionnement cognitif soit différent. En bref, le terme profil atypique se réfère à la norme et donc à ce qui est considéré comme anormal. On va rappeler ici que la normalité est subjective et qu’elle dépend donc de chaque personne.
Est-ce qu’un profil atypique est forcément HPI ?
Un profil atypique n’est pas nécessairement considéré comme haut potentiel intellectuel (HPI). Comme expliqué précédemment, il fait référence à tout ce qui s’écarte des normes habituelles et n’est donc pas forcément lié à un niveau élevé de capacités intellectuelles.
La neuroatypie
Un individu peut avoir un profil atypique pour de nombreuses raisons :
- Des expériences de vie uniques,
- Des talents non conventionnels,
- Une personnalité distinctive,
- Etc.
On utilisera donc plutôt le terme neuroatypique pour désigner un surdoué. Le concept de neuroatypie est né dans les années 1990. Il est à l’origine utilisé par la communauté autistique pour distinguer les individus qui ont ou pas des caractéristiques TSA (trouble du spectre autistique). Ce terme reflète l’évolution des neurosciences qui a mis en lumière l’existence de système nerveux différents de la norme dominante. En 2011, un sommet à l’université de Syracuse a défini la neuroatypie comme un concept où les différences neurologiques doivent être reconnues et respectées.
La neuroatypie a donc permis de regrouper les fonctionnements cognitifs différents de la norme et de les inclure dans les réflexions sociologiques. Parce que les mots ont une grande importance dans notre compréhension de la réalité, ce terme reflète à la fois la norme sociale attendue et la richesse de tout ce qui ne se limite pas à cette norme.
Les neurotypiques
On estime les neurotypiques à environ 30 % de la population lorsque l’on prend en compte toutes les formes d’atypies (douance, hypersensibilité, TDAH, TSA, dys). Il est possible d’en avoir une seule ou plusieurs. Ceux qui n’en ont aucune sont en revanche appelés les neurotypiques.
La neuroatypie englobe donc une variété de modes de fonctionnement cognitif différents. Cela inclut des capacités qui permettent à notre cerveau de nous aider à nous connecter à notre environnement, ainsi que notre capacité à percevoir, se concentrer, apprendre, raisonner, s’adapter et interagir avec les autres. On compte parmi ces profils :
- Les troubles du spectre autistique,
- Les dys (dyslexie, dyspraxie, dyscalculie, dysorthographie, etc.),
- Les troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité,
- Les personnes intellectuellement précoces (aussi appelées personnes à haut potentiel, surdouées).
Les personnes hypersensibles font également partie de cette catégorie.
Quelles sont les particularités de la femme atypique ?
Si l’on définit l’atypisme par la notion d’unicité, on peut dire que nous sommes toutes et tous atypiques. En revanche, lorsqu’il s’agit de neurodiversité, tout le monde n’est pas concerné. La femme atypique, quant à elle, fait face à des défis qui lui sont propres, de par le modèle sociétal qu’elle projette et sa biologie.
Lorsqu’une femme a une ou plusieurs atypies, cela peut influer sur sa perception du monde et sur sa façon de vivre. Si le cerveau fonctionne différemment, les sensations et les émotions sont interprétées différemment, ce qui peut causer des malentendus, des incompréhensions voire dans certains cas, de la souffrance.
Les femmes atypiques peuvent également être perçues comme trop intenses. Elles ressentent souvent les choses de manière plus forte, car leur cerveau les perçoit plus rapidement. L’émotion est donc réceptionnée de manière plus profonde.
Effet barnum, syndrome de l’imposteur, il est souvent difficile pour une femme atypique de se sentir légitime et de faire le lien entre ses difficultés et ses atypies. Ce travail de légitimité est sans doute le plus complexe à aborder. D’autant plus que la force du profil atypique est qu’il est constante évolution, ce qui peut créer encore plus d’instabilité lorsque l’on n’a pas encore appréhendé son fonctionnement.
Comment aime-t-on lorsque l’on est atypique et hypersensible ?
Aimer et être aimé peut s’avérer difficile lorsque les codes et les manières de penser et de ressentir sont différents. On peut partager les mêmes sentiments sans les exprimer ou les vivre selon le même mode d’emploi. L’amour peut aussi réveiller de vieilles blessures liées au rejet, à l’abandon et à la trahison. Faire confiance à son intuition est sans doute le meilleur moyen de faire les bons choix et ça, les hypersensibles savent souvent le faire.
De la même manière, comprendre notre fonctionnement et savoir l’expliquer à l’autre permet de limiter la casse surtout quand on sait que l’origine de nos souffrances se trouve souvent dans nos projections, nos interprétations et nos incompréhensions. On apprend rarement aux enfants à dire qui ils sont et comment ils fonctionnent, il est donc normal qu’arriver à l’âge adulte les rapports aux autres se complexifie.
Lorsque l’on comprend son fonctionnement, il est alors plus facile de trouver le meilleur moyen de communiquer sur ses ressentis. La musique, l’écriture, le jeu, le dessin, quel que soit le moyen de communication, le plus important est de réussir à identifier celui qui nécessite le moins d’effort et de l’utiliser pour exprimer clairement nos états d’être.
Peut-on être heureux quand on est à part ?
Il existe un mécanisme de défense que connaissent bon nombre d’atypiques : la suradaptation. Ce processus est pleinement légitime lorsque l’on fonctionne différemment, ne serait-ce que d’un point de vue biologique. Parce que nous sommes des êtres sociaux, le rejet est le pire ennemi de l’Homme. Pourtant, la suradaptation l’est tout autant.
Quelle que soit notre situation, notre environnement ou nos histoires de vie, la connaissance de soi restent la clé de notre épanouissement. Connaître nos besoins, nos valeurs et poser nos limites, permettent de faire des choix, mais surtout de comprendre pourquoi nous les faisons.
Se comprendre, c’est aussi se défaire des injonctions, ce qui permet indubitablement de gagner en confiance. C’est également reprendre la responsabilité de nos actions, de nos pensées et de nos perceptions. Finalement, arrêter de jouer un rôle ne serait-il pas le but ultime de bon nombre d’atypiques ?
Le profil atypique est devenu l’or noir des recruteurs depuis quelques années. Célèbre pour cette vision unique, il apparaît comme un atout et notamment lorsqu’il s’agit de créer de nouveaux concepts. Par définition, il est non conventionnel et cette caractéristique n’est pas systématiquement mal vécue. Évoluer dans un environnement qui permet de déployer pleinement sa personnalité peut parfaitement limiter l’utilisation de masque social ou de mécanisme de défense. En revanche, lorsque l’environnement ne s’y prête pas, la construction, la connaissance de soi et le rapport aux autres peuvent être impactés. L’une des solutions pour y remédier efficacement et le tout en se sentant en sécurité est le coaching. Cliquez ici pour en savoir plus à ce sujet.
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