La maternité a-t-elle une coloration particulière chez la femme HPI ?
Le besoin de comprendre est une nécessité pour la femme HPI. Alors, que se passe-t-il lorsqu’elle vit ce chamboulement que l’on appelle maternité ? Peut-on dire que cet événement de vie se traverse différemment chez la zèbresse à rayures ? Si oui, de quelle façon ? Quels sont les clés ou les freins de la douance face à la maternité ? Voilà le thème de cet article.
Douance et maternité : les particularités
Se questionner sur la maternité lorsque l’on est une femme HPI est légitime. On ne le répétera pas suffisamment, chaque rayure est unique et, fort heureusement, il n’existe aucune cartographie du HPI. Cet article vous propose donc quelques clés de réflexion autour d’une thématique encore boudée par la recherche : la femme HPI et de la maternité.
- La maternité aujourd’hui
- L’hyper intellectualisation de la femme HPI
- La place de l’intuition dans la maternité
- Les 5 catégories de surexcitabilité de Dabrowski
La maternité aujourd’hui
Terminé la légende du « heureux événement » ou de la « mère parfaite », le voile se lève et les langues se délient. Non, la maternité n’est pas forcément un long fleuve tranquille. Parce qu’être mère n’implique pas seulement d’être maman, elle nécessite également d’intégrer une fonction parentale exigeante. Maman et mère sont bien deux notions différentes et notre société a tendance à l’oublier, ce qui n’aide certainement pas les femmes à se faire une idée réaliste de la maternité.
Si autrefois, la famille et le mariage faisaient partie de l’unique rôle attribué à la femme, la légitimité de s’épanouir hors du cocon familial n’est plus seulement un droit, mais bien un objectif. Qui dit objectif, dit enjeu et avec lui s’entremêlent les notions d’exigence, de réussite et de peur de ne pas être à la hauteur et sur ces notions, la femme HPI a une bonne longueur d’avance ! Il existe d’ailleurs un constat dans le monde de la douance, les femmes HPI ont tendance à être mères plus tardivement que la moyenne, voire à décider de ne pas l’être du tout. Alors, pourquoi ? Quelles sont les raisons qui freineraient son désir de maternité ?
L’hyper intellectualisation de la femme HPI
Avec de nombreuses études à l’appui, une tendance à intellectualiser la parentalité est en œuvre depuis plusieurs années. Sans nier l’importance de ces études, cette tendance accentue, toutefois, un phénomène déjà existant chez certains profils HPI : un manque de confiance de soi, une haute sensibilité, etc.
Qu’ils soient personnels, planétaires ou sociétaux, les enjeux de la maternité sont une réalité sur laquelle certaines zèbresses ne peuvent faire abstraction. Le choix de ne pas avoir d’enfants s’impose donc parfois.
Il n’est pas question de tirer à vue sur l’hyper intellectualisation si familière à la femme HPI, car elle s’avère d’une aide notable, et notamment, lorsqu’elle met les pieds en terrain inconnu. Ce mode de fonctionnement permet, en effet, d’apaiser peurs et doutes.
Là où il peut devenir un frein, c’est lorsqu’il vient noyer l’intuition. La parentalité intuitive est d’ailleurs une thématique qui prend de l’ampleur. Elle défend l’idée qu’un parent n’est pas un professionnel. En d’autres termes, cette notion implique qu’il n’existe pas de parentalité idéale et qu’il ne s’agit pas de reproduire les pédagogies éducatives enseignées sans y réfléchir en amont.
La place de l’intuition dans la maternité
L’instinct maternel est souvent décrié. Sous-jacentes à ces opinions négatives existent l’idée que cet instinct se définit comme étant une vérité, une science infuse. Quelque chose qui ne saurait être contredit. Or, cela n’implique pas de ne laisser aucune place à l’erreur et d’alimenter cette pression, bien trop connue, de la « mère parfaite ».
Notons qu’instinct et intuition sont deux concepts différents. L’un fait référence à la survie et l’autre est propre à l’espèce humaine. Ramené à la maternité, l’instinct répond à une volonté de prendre soin de son enfant et l’intuition, à une appétence à le faire du mieux possible.
Gérard Hodgkinson, professeur à l’Université Leeds, définit l’intuition comme étant « le résultat d’un traitement d’informations provenant d’expériences passées et d’indices externes, qui se produit si vite qu’il demeure en dehors de la conscience.».
Savoir avant de comprendre fait partie du quotidien de nombreuses zèbresses. Ce qui ne signifie pas que toutes les décisions intuitives sont bonnes, mais qu’elles sont le fruit du fonctionnement qui relève de sa fulgurance cérébrale. Et oui, l’intuition est une des forces de la femme HPI dans son parcours de maternité.
Les 5 catégories de surexcitabilité de Dabrowski
Kazimierz Dąbrowski, psychiatre et psychologue polonais, a développé une théorie appelée les cinq surexcitabilités qui décrit en réalité les cinq formes d’intelligence. Selon cette théorie, la parentalité chez les HPI pourrait être plus compliquée. En cause, la surexcitabilité :
- Psychomotrice ou la difficulté à ralentir suffisamment pour comprendre ce qu’il se passe dans le lien avec l’enfant ou pour simplement se faire comprendre.
- Intellectuelle ou le risque d’analyser tous les comportements de l’enfant.
- Émotionnelle ou la difficulté à rester calme à tout moment.
- Sensorielle ou l’impact d’une hypersensibilité aux bruits par exemple.
- Imaginative ou la capacité à imaginer des scénarios catastrophiques.
La théorie de Dabrowski permet d’identifier les modes de fonctionnement HPI et surtout de les accepter. Il existe, finalement, peu de ressources pour les parents surdoués et se faire accompagner (par des coachs, des thérapeutes, des accompagnateurs en parentalité, etc.) est aujourd’hui un outil puissant d’évolution personnelle.
Ce qu’il faut retenir sur la femme HPI et la maternité
La femme HPI et la maternité sont un sujet peu traité. Il est en effet souvent question de la parentalité face à un enfant surdoué. Il est important de rappeler que l’hyper intellectualisation, l’hyper exigence ou le manque de confiance en soi ne sont pas les seules caractéristiques des rayures. Le HPI a également une tout autre coloration, des facettes riches et variées.
De plus, inutile d’être surdouée pour intellectualiser sa maternité. En revanche, pour tirer parti de son mode de fonctionnement, se connaître devient une ressource primordiale. Développer son esprit critique, se libérer de la culpabilité, accepter que la maternité soit une aventure sans carte ni boussole, toutes ces thématiques peuvent être traitées en coaching. Pour en savoir plus, ça se passe ici.
Sources :
http://www.psychomedia.qc.ca/fonctionnement-psychologique/2008-03-05/nature-et-role-de-l-intuition
https://www.cairn.info/manuel-de-psychotherapie-la-parentalite–9782130607304-page-13.htm
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