La douance se détermine exclusivement par le QI. Les surdoués réussissent toujours dans la vie. Quel est le point commun de ces deux arguments ? Ce sont des neuromythes sur la douance. Autrement dit, des fausses croyances qui expliquent en partie la mauvaise perception qui colle aujourd’hui à la peau de la douance.
Au sommaire :
- Qu’est-ce qu’un neuromythe ?
- L’importance de l’éducation autour de la douance
- Les moyens de lutter contre ces neuromythes
Qu’est-ce qu’un neuromythe ?
Ce qu’on appelle un neuromythes est une idée ou croyance erronée concernant le fonctionnement du cerveau. Ces fausses croyances sont généralement basées sur des malentendus, des interprétations erronées. Ramenées au HPI, elles peuvent influencer la manière dont les individus perçoivent et comprennent la douance, ainsi que leurs propres capacités.
Un neuromythe courant est, par exemple, celui qui associe la douance à une intelligence exceptionnellement élevée dans tous les domaines. La réalité est toute autre. Le HPI se caractérise plutôt par un fonctionnement cognitif différent, souvent marqué par une grande sensibilité, une pensée divergente, une grande créativité et une grande capacité d’analyse. Dans ce cas de figure, cette fausse idée peut conduire les HPI à avoir des attentes irréalistes et à ressentir une forte pression sociale, provenant soit d’eux-mêmes soit des autres.
Un autre exemple de neuromythe laisse penser que les personnes surdouées n’ont pas besoin d’aide ou de soutien. C’est ainsi que de nombreux HPI font face à un grand manque d’estime et de confiance en soi.
À noter que ces fausses croyances sont partagées à la fois par la société et par les HPI eux-mêmes, ce qui renforce encore plus leur sentiment de décalage.
« Il est difficile à un individu “surdoué” de trouver facilement sa place au sein de la société, et il y parvient très rarement sans souffrance, sans opposition et sans solitude. »
Monique de Kermadec
L’importance de l’éducation autour de la douance
La douance est un domaine qui commence à peine à intéresser les chercheurs français. Pour autant, il s’agit bel et bien d’un domaine d’étude pertinent pour mieux comprendre les caractéristiques et les besoins des personnes à haut potentiel intellectuel. Pour exemple, une récente étude, « Neuromyths and knowledge about intellectual giftedness in a highly educated multilingual country », offre un aperçu des neuromythes sur la douance dans le milieu scolaire.
Menée par une équipe de spécialistes européens et québécois dans les domaines de l’éducation et des neurosciences, cette étude s’est concentrée sur la présence et l’impact des neuromythes sur la réussite étudiante, en mettant particulièrement l’accent sur la douance. Les chercheurs ont examiné les perceptions erronées et le niveau de connaissance réelle des enseignants et des professionnels de l’éducation sur le fonctionnement du cerveau et de la douance.
À travers un échantillon de 200 participants luxembourgeois, regroupant des étudiants et des professeurs, l’étude a révélé d’importantes lacunes dans la compréhension de la douance. La cause ? La présence de nombreux neuromythes. Ces lacunes concernaient notamment :
- La théorie des intelligences multiples,
- Ou la prévalence accrue de l’anxiété chez les étudiants doués.
Certaines notions, comme l’utilisation exclusive du QI comme seul critère de douance, font également partie des informations méconnues par une grande partie des répondants.
Ce que les chercheurs ont conclu de cette étude est l’importance de poursuivre les recherches dans le domaine de la douance et de sensibiliser les professionnels de l’éducation aux réalités et aux besoins spécifiques des élèves HPI. Elle met en lumière la nécessité d’intégrer des cours de neuroscience dans les programmes d’éducation, d’offrir des ressources documentaires et de sensibiliser sur les conséquences des neuromythes.
Les moyens de lutter contre ces neuromythes
La puissance de ces fausses croyances est qu’elles sont si ancrées que l’on peine à les identifier, pire à les remettre en question.
« La connaissance est la seule chose qui s’accroit lorsqu’on la partage. »
Sacha Boudjema
Vous l’aurez compris, lutter contre ces neuromythes ne peut se faire sans un travail d’éducation et de sensibilisation. Il existe également d’autres moyens pour y parvenir :
- La formation des enseignants et des professionnels de la santé. Les enseignants, les psychologues et d’autres professionnels de la santé jouent un rôle essentiel dans la diffusion d’informations précises sur les différences de fonctionnement du cerveau.
- L’encouragement de la pensée critique. La pensée critique est primordiale pour examiner efficacement les informations que l’on reçoit.
- L’accès à des ressources fiables, des ressources éducatives, des recherches et des articles scientifiques, des livres écrits par des experts dans le domaine, etc.
De manière plus individuelle, le coaching est une autre solution pour lutter contre ses propres neuromythes. C’est un outil qui répond à plusieurs besoins et/ou objectifs :
- L’identification de ses croyances limitantes.
- Le renforcement de l’estime de soi.
- L’exploration de ses talents et passions.
- Le développement de stratégies d’adaptation.
Vous trouverez ici de nombreuses ressources sur la douance et tous les sujets associés à cette atypie. Si vous souhaitez en savoir plus sur mon accompagnement, c’est ici que ça se passe.
Sources :
Neuromyths and knowledge about intellectual giftedness in a highly educated multilingual country
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