Relations et neuroatypie : stratégies et épanouissement pour les femmes HPI, THPI et TSA
Dans un précédent article « des relations complexes pour la femme THPI et TSA », nous avons exploré les profils THPI et TSA au féminin, ainsi que les défis relationnels spécifiques que ces femmes rencontrent au quotidien. Ce second volet propose de passer à l’action : comment mieux vivre ses relations quand on pense et ressent autrement ? Quelles stratégies permettent de sortir de la suradaptation, et de construire des liens respectueux de son fonctionnement ? Voici des pistes concrètes pour avancer avec plus de sérénité.
Sommaire :
- Stratégie pour naviguer plus sereinement dans les relations
- S’épanouir et se construire un réseau relationnel sain
Stratégie pour naviguer plus sereinement dans les relations
Face à ces défis, il est essentiel de développer des stratégies adaptées, qui ne soient pas des tentatives d’effacement ou de sur-adaptation, mais plutôt des moyens d’honorer son fonctionnement tout en restant ouverte à l’autre. Naviguer les relations quand on est HPI, THPI ou TSA demande de l’apprentissage, de la lucidité et surtout, de la bienveillance envers soi.
La première étape, sans doute la plus importante, consiste à reconnaître son profil et à développer une forme d’auto-empathie. Comprendre que l’on ne « fonctionne pas comme tout le monde » n’est pas un échec : c’est une clef. Ce décalage n’est pas une preuve de déficit, mais une manifestation d’une autre organisation du cerveau, avec ses forces et ses fragilités. En nommant les choses (haut potentiel, traits autistiques, camouflage, surcharge sensorielle), on se redonne le droit d’exister sans culpabilité. Pour ce regard attentif sur toi-même, en gros apprendre à te connaitre AVEC tes atypies, tu peux venir en coaching en prenant RDV en cliquant ici.
Être dans sa tête c’est bien, partager le cadre (à voix haute !) c’est mieux
Ensuite, il peut être utile d’apprendre les codes sociaux de manière explicite. Cela peut paraître contre-intuitif, mais de nombreuses femmes autistes ou HPI, THPI et TSA gagnent en sérénité lorsqu’elles comprennent qu’elles peuvent « traduire » les interactions sociales. Observer, questionner, demander des retours : tout cela permet de construire une cartographie personnelle des relations, moins menaçante. Il ne s’agit pas de devenir une autre, mais de disposer des bons outils pour se situer.
La communication claire est également une compétence précieuse à cultiver. Oser dire ce que l’on ressent, ce dont on a besoin, ou ce qui nous met mal à l’aise, même si cela sort des normes, est un acte de respect envers soi et l’autre. Par exemple : « j’ai besoin de calme après plusieurs heures de conversation », ou « je préfère qu’on me dise les choses directement ». Cette communication assertive, quand elle est amenée avec douceur, créée des relations plus douces, authentiques, vraies. Et par la même occasion, te fera grand bien.
Il est aussi fondamental d’apprendre à choisir ses environnements relationnels. On ne peut pas s’ouvrir à tout le monde, et c’est très bien ainsi. Certaines personnes seront des soutiens sincères, d’autres seront simplement incompatibles avec ta manière d’être. Repérer les lieux et les relations où l’on se sent à l’aise, respectée, comprise est une forme d’hygiène émotionnelle à ne pas négliger.
Enfin, le lien avec des pair.es peut être libérateur. Rencontrer d’autres femmes HPI, THPI et TSA, partager des vécus communs, échanger des astuces, permet de sortir de l’isolement. Que ce soit en ligne ou en présentiel, ces espaces permettent de réconcilier l’intellect et l’émotion, la singularité et l’appartenance. Et dans certains cas, un accompagnement bienveillant (coaching, thérapie spécialisée) peut grandement aider à se repositionner dans sa manière de se relier aux autres (coucou le coaching avec moi par ici 👋).
S’épanouir et se construire un réseau relationnel sain
Une fois que les clefs de compréhension sont là, que les stratégies sont posées, reste un enjeu fondamental : comment construire des relations qui nous nourrissent, qui nous respectent, et dans lesquelles on peut être pleinement soi-même ?
Maintenant que tu as compris qui tu es
1- L’un des piliers de cette démarche est l’authenticité. Ne plus chercher à se conformer à des attentes sociales inaccessibles ou absurdes permet de se libérer d’un poids immense. Plus on est soi, plus on attire des personnes qui résonnent avec cette vérité et plus on éloigne les relations superficielles ou toxiques. Cela demande du courage, bien sûr, mais c’est aussi ce qui permet d’être enfin reconnue, sans masque.
2- Il est aussi important de cultiver une certaine vulnérabilité. Beaucoup de femmes HPI, THPI ou TSA ont appris à se protéger par le contrôle, l’intellect, l’anticipation. Mais les vraies connexions naissent dans les espaces où l’on peut dire « je ne sais pas », « je doute », « j’ai peur ». Créer ce type de lien implique de faire confiance, petit à petit, à ceux qui le méritent et de poser des limites claires dès le début de la relation.
3- La gestion de l’énergie relationnelle est un autre aspect clef. Être très sociale n’est pas une obligation. Il est parfaitement légitime d’aimer les relations en petit comité, ou à distance, ou de préférer des échanges profonds mais espacés. Connaître son seuil de tolérance à l’interaction et s’y tenir permet d’éviter l’épuisement, voire les crises de retrait ou d’effondrement.
4- Se créer un cercle relationnel de qualité passe aussi par la confiance progressive. Il n’est pas nécessaire d’être « ouverte à tout » pour créer du lien. On peut observer, tester, valider : les personnes qui tiennent parole, qui respectent les limites, qui comprennent sans juger. Ce sont elles qui méritent votre énergie.
5- Au-delà de ta propre introspection et du cadre que tu définis, il est important de laisser l’autre déposer le sien afin de trouver une façon d’être ensemble dans la relation. S’il n’y a que toi qui donne et que tu ressors de ces moments de partages, alors il y a désordre et déséquilibre dans le lien. Et vice-versa, si tu n’as pas la sensation de connaitre l’autre car iel ne se confis pas, demande-toi si tu lui laisses suffisamment de place pour que cette personne soit également elle-même.
6- Avoir des neuroatypies n’est pas une excuse dans la relation. C’est d’ailleurs une excuse nul part. Ce n’est ni une maladie, ni un handicap, c’est un fonctionnement cognitif émotionnel et sensoriel. Pour bien vivre avec toi-même, fais-toi accompagner et sors du triangle de Karpman (triangle de la manipulation) et installe-toi confortablement dans le triangle de l’assertivité : je dis mes besoins, l’autre fait de même, trouver ensemble un juste milieu, et avancer avec. PARLER. Communiquer est LE pilier de ce point.
7- Enfin, il est bon de se réapproprier l’idée même de relation. Il n’existe pas une seule façon de « bien » être en lien et de relationner. Certaines femmes HPI, HPI/TSA vont préférer les amitiés longues mais peu fréquentes, d’autres auront des relations très intenses mais brèves, d’autres encore trouveront leur équilibre dans des échanges écrits ou créatifs. Tout est possible. L’essentiel est que cela te ressemble, et que cela te fasse du bien.
Conclusion
Créer des relations authentiques n’est pas une quête inaccessible pour les femmes HPI, THPI et TSA mais cela demande de déconstruire certaines normes sociales, de se réapproprier son mode de fonctionnement, et d’oser poser des mots sur ses besoins. En apprenant à s’écouter, à se respecter, à choisir ses relations en conscience, ces femmes peuvent transformer ce qui était source de souffrance en levier d’épanouissement. Ce chemin, unique pour chacune, est aussi une manière de se reconnecter à soi et aux autres.
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Ressources
🔗 L’asperger au féminin – Rudy SIMONE 🔗
Ici, tu trouveras quelques chapitres sur les relations et les femmes TSA. Le livre contient des chapitres encore plus vaste et fait des liens entre les différents domaines de vie.
🔗 Autisme au féminin: approches historique et scientifique, regards cliniques 🔗
Ce livre prend de la hauteur et traite de la visibilité réduite des femmes autistes, du diagnostic tardif, des difficultés et spécificités, et qui apporte des éléments pour comprendre le vécu féminin TSA. Bien sur, il y a des parties sur les relations.
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